Bravo les champions !

Peut-être que certains à Sport Evasion l’ignorent : les sommets que nous parcourons régulièrement ont été le théâtre de plusieurs courses de montagne ou trails pour ceux qui préfèrent. En fait, on peut aisément parler d’ultra-trails, tant les distances et les dénivelés sont importants : 34 km avec 1280m de D+, 50 km avec 1990m de D+, 109 km avec 3820m de D+ et enfin 175 km et 6200m de D+ excusez du peu…
Il se trouve que plusieurs athlètes de Sport Evasion se sont inscrits sur 2 des formats proposés : Katia Carmelo et Ashley Holland sur le 34, Caroline Gosse, Frédéric Gosse, Claire Sohler et Vincent Lambert sur le 109.

Au menu, il y avait donc ça :

Une présidente qui montre la voie à suivre !

Vous l’aurez compris tout de suite, le visage a encore de la couleur et elle sourit. C’est le départ.
6h50 ce samedi 20 mai 2023. Ça se passe à Orschwiller et ça va durer … 21 heures. Mais ça, ça n’était pas encore écrit !
Les intimes étaient au courant. Ils sont venus au départ pour encourager la poignée de héros de Sport Evasion qui s’était lancé ce défi complètement fou et pousser ses limites un peu ! plus loin.
(De toute façon il faut être un peu folle pour être présidente!)

Finalement, au bout de 23 heures, il reste encore des couleurs ! Et assez de force pour produire quelques sourires et cette joie profonde (une fierté légitime) d’être allé au bout de cette folie.

Ça, c’est le fan club. Réveil à deux heures du matin s’il vous plaît ! Sûr que se faire accueillir dans ces conditions, ça vous booste le moral. Bravo les potes !

Ben oui, vous aussi vous méritez la photo de finisher !

Mais entre les 2 clichés, que s’est-il donc passé ?

Des choses prévues, et d’autres moins. Lorsque l’on s’avance sur la ligne de départ avec un petit truc qui fait douter, on ne sait pas si ça va passer. On espère en tout cas.
Je vais donc laisser la parole à l’une de nos héroïnes afin de vivre de l’intérieur, 22 heures 30 d’effort physique…

« Voilà! Je vous spoil la fin : j’ai été arrêtée au km 103 à Rosheim…. Oui à … 6km de l’arrivée alors que le plus dur était fait (surtout les énormes murs qu’on s’est pris à la fin…)
J’ai été stoppée par l’organisation au km 103 car j’avais dépassé la barrière horaire de 15 minutes, qui était 2km plus loin que ce que j’avais calculé.
Au km 91, ce fut très dur car je n’arrivais plus à avancer n’ayant pas réussi à m’alimenter de la journée.
J’ai réussi à manger un bouillon avec du riz (le meilleur de ma vie) au km 87, enfin… ! Avant ça, quelques Tucs , 1 moitié de barre de céréales et deux carreaux de chocolat sur la journée…
Clairement pas suffisant… Cela génère des nausées car l’hydratation a été là, mais le solide a fait défaut. En contrepartie, pas de vomissements. Et vu le nombre de personnes que j’ai vu vomir, je m’estime chanceuse !

Je m’arrête donc au km 91 vers 1h du matin, et pleure sur un tronc d’arbre.
Je suis accompagnée depuis quelques km par Thierry et Mickey qui sont sur le 175 et en profitent pour dormir un peu.

Objectif : savoir distinguer la douleur d’inconfort de la douleur de blessure

Le TFL (syndrome de l’essuie glace) à commencé à se réveiller au genou droit, d’un coup, sans prévenir.
Je suis restée assise … C’est à ce moment que je me suis remémorée mes objectifs : savoir distinguer la douleur d’inconfort (que je subis depuis quelques heures) de la douleur de blessure. Et là je me suis dit que si je continuais sur plus de 10 km jusqu’au prochain check-point avec ça, j’allais tout ruiner…

Je décide donc d’appeler Lio pour abandonner et qu’il vienne me chercher. Mais en fait, on ne s’est pas vus.
Alors j’ai continué en serrant les dents pour finalement le croiser et lui dire que je continuais pour tenter de rattraper mon retard en traçant jusqu’au km 103.

Quand j’ai compris, qu’est ce que j’ai
fait ? Je me suis barrée en courant !


Pour la l’anecdote : au km 101, j’entends les serres-files en contact avec l’organisation qui leur demande au talkie-walkie dans combien de temps on arrive au check-point de Rosheim. Le mec annonce : « vers 4h15 » (soit 15 minutes trop tard !). Ils leur disent de récupérer mon numéro de dossard. Quand j’ai compris ce que cela signifiait qu’est ce que j’ai fait ? Je me suis barrée en courant avec l’énergie du taulard sur lequel on a lâché les chiens. Je l’avais pas vu venir celle-là ! Je pensais qu’il ne restait que 500m avant le check-point et je me suis dit « ça se tente ». Je m’arrête pas pour manger et je trace ma route.

Mais en fait, il y avait 2km et pas 500m. Et ça, c’était humainement pas possible.

GAME OVER … ( ça fait trop ch… mais c’est juste pas possible autrement…)

J’ai atteint tous mes objectifs sauf le dernier…

Evidemment je suis déçue de ne pas passer la ligne d’arrivée et très déçue d’être grillée si proche du but mais je n’ai aucun regret. Je ne suis pas partie sereine et ne pensais pas aller aussi loin. J’ai atteint tous les objectifs que je m’étais fixée, sauf le dernier.
Je m’étais engagée pour une course de 103km qui a été rallongée après que j’ai pris mon dossard. Je savais que 6km ça paraît peu, mais sur un ultra, c’est énorme.
Il ne fallait pas partir trop vite et dès les premières barrières horaires, c’était serré. Je suis passée avec un peu d’avance à chaque fois. J’ai perdu ce bonus sur la 2e portion. Les montées après Barr étant clairement horribles… J’appréhendais ces moments-là et ne pensais même pas réussir à les passer, mais j’ai finalement passé les deux.
En définitive, j’aurai fait la distance que j’avais prévue 103km.


Maintenant, place à la récup, ça va être long….! 😅

Merci pour tous les messages d’encouragement que j’ai pu recevoir. Je n’en ai vu certains qu’en rentrant. Merci aussi aux personnes qui sont venues me voir sur le parcours ! J’ai été très touchée…

Et surtout merci à mon homme qui a géré l’intendance d’une main de maître. Il s’est levé tôt pour me déposer au départ, à passé une bonne partie de la journée à venir m’encourager et une partie de la nuit à me suivre de près. Sérieusement, il a assuré comme un Dieu !« 

Pour Fred, la galère aura commencé au km 35. Ila eu l’immense mérite de poursuivre jusqu’au km 86 à Klingenthal. On imagine sa déception. Et on lui tire tous notre chapeau pour le courage dont il a fait preuve. Pour l’immense majorité des membres de Sport-Evasion qui liront ces lignes, sa course reste un exploit qui force l’admiration de tous.

BRAVO FREDO !

Et bien sûr bravo à tous les finishers de ces courses de dingues qui nous ont épaté tout le week-end !

Il manque quelqu’un ? N’hésitez surtout pas à vous manifester afin que je complète cet article.
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